Rappel sur l’effet placebo
Nous connaissons tous l' »effet placebo », ce processus étrange au terme duquel une substance totalement dépourvue de principe actif peut présenter un effet positif sur certaines affections, telles la douleur ou l’insomnie.
Dans les études médicales, « l’effet placebo » sert de référence pour savoir si un traitement agit d’une façon spécifique sur le corps. Typiquement, on donne le traitement que l’on désire tester à 100 personnes, une simulation de ce traitement (pour un médicament, une gélule vide ou pleine de sucre) à 100 autres, et l’on compare les symptômes des deux groupes.
L’effet placebo décomposé
L’effet propre d’un médicament, c’est ce qu’il apporte de plus qu’un médicament vide de toute substance active. Le reste, c’est ce que l’on a pris l’habitude de nommer « effet placebo »
L’effet placebo est le résultat de la somme des 5 composantes suivantes:
1. Le temps qui passe
Il compte pour près de 50% de l’effet placebo!
Pour les maladies les moins graves, on voit qu’une amélioration des symptômes existe même sans traitement. Le système immunitaire se défend. Et lorsque l’on va voir son médecin, c’est souvent au moment où la maladie est au « pic ». Les symptômes ne peuvent que diminuer après.
2. Un ancien traitement
C’effet éventuel de traitements pris auparavant, qui auraient mis du temps à agir. Et oui… parfois, on suppose un effet placebo alors que c’est juste un effet retardé.
3. Le changement d’attitude
Le niveau de confiance envers le médecin et dans le traitement modifie tout un tas de gestes du quotidien du malade. On a déjà fait la démarche de voir un docteur, on se laisse un peu moins aller, on veut guérir : on change ses habitudes. Cet effet participe à l’effet placebo.
4. Le réflexe conditionné
Cet effet relève du conditionnement thérapeutique. Depuis l’enfance, le cerveau prend l’habitude de voir le corps aller mieux quand il prend des médicaments.
5. La gestion du stress
Rien de plus légitime que d’être angoissé par le fait d’être malade. Or, de nombreuses affections courantes (le plus souvent très gênantes bien que n’engageant pas la santé à très long terme), sont associées à des symptômes dont l’intensité est fortement modulée par l’état de stress. Cela est vrai pour l’asthme, des douleurs articulaires, certaines troubles intestinaux [6] et maladies de peau, ainsi que certaines allergies. Tout comportement rassurant du médecin… apaise.
L’effet placebo bien connu des chercheurs
De l’avis de très nombreux chercheurs, l’addition des effets précédemment cités explique l’intégralité de « l’effet placebo ». Il n’y a pas de « supplément d’efficacité » qui serait relié à quelque chose d’inconnu.
Le plus important, dans ce qu’on appelle communément « l’effet placebo », est le contexte de la prise en charge. Un médecin convaincu, une thérapie convaincante (elle peut être très folklorique, ou employer des noms très compliqués… juste pour cette raison) influent sur notre rapport à la maladie. Ce, d’autant plus que la pathologie est bénigne, sensible au suivi du traitement, et au stress.